L’appareil de photo
Posté par canelle49 le 26 août 2013
Il était là depuis des mois, sans un regard de ma part, sans l’envie de le prendre entre mes mains. Pourquoi me demandais-je, as-tu perdu l’envie de faire des photos ?
Des questions, encore des questions sans réponses, mais au fond de moi je savais bien pourquoi je ne pouvais plus le laisser reprendre sa place dans mes mains. Alors hier matin, sans pouvoir dire pourquoi tout à coup je l’ai regardé du coin de l’œil comme s’il me faisait signe et me disait reprends-moi, j’étais ton meilleur compagnon de promenade, alors n’hésite pas, partons ensemble par monts et par vaux tout comme autrefois.
Je l’ai palpé du bout des doigts. EH! me dit-il, je ne mords pas et ce n’est pas parce que je te rappelle des souvenirs que tu dois me laisser sans vie dans ce carton tout noir. Il avait raison, il n’y était pour rien et je ne devais plus le punir, lui n’avait rien fait pour me faire du mal.
C’est avec bonheur que nous sommes parti dans la nature, je retrouvais enfin cette envie de faire de la photographie, était-ce enfin la guérison qui venait frapper à la porte de mon cœur ? Je le ressentais bien que je n’avais plus ce mal lancinant qui chaque matin au réveil venait me rappeler le départ de l’être aimé, je le sentais bien depuis quelques jours, je pouvais à nouveau regarder la gent masculine sans avoir cette manie de comparer l’absent avec tous ceux que je croisais.
Ce n’était plus demain, que j’allais guérir, mais aujourd’hui. Le vent avait emporté ce mal de vivre, il avait décidé de me donner la force de comprendre qu’on ne peut aimer son bourreau indéfiniment, c’était bien trop d’honneur que de lui offrir ma souffrance.
La vie est belle, j’entends et je vois à nouveau la nature qui se réveille au petit matin, j’ouvre à nouveau les persiennes pour que le soleil inonde ma chambre, le jour et la lumière sont revenu dans ma vie et les couleurs du temps sont à nouveau présentes dans mon cœur.
La vie n’est décidément pas un long fleuve tranquille, pourtant, on espère toujours que demain, sera encore plus merveilleux que la veille et bien non, ce n’est pas toujours le cas. Il faut se battre chaque jour pour la vie et vivre pour ne pas faire que survivre, le monde vient de retrouver sa lumière et son attrait, il s’ouvre devant moi plus beau qu’avant, alors je dis merci à la vie et merci à mes enfants et petits-enfants qui m’ont accompagné tout au long de cette longue traversée du désert. L’amour de ses enfants et petits-enfants est un amour sans conditions et qui coule dans nos veines pour l’éternité.
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