Le penseur
Posté par canelle49 le 5 mars 2011
Il commença par gratter avec ses ongles ce gros rocher qui lui faisait face, il ne savait pas encore ce qu’il pourrait en faire, mais son esprit partait déjà au-delà de l’horizon, il voyait une femme allongée sur un divan et se souvenait de la première fois où il fit sa connaissance, il l’appelait sa muse, elle était pour lui son inspiration, elle lui avait redonné le goût de vivre, cette petite bonne femme était devenue son essentiel depuis quelques temps déjà.
Il reprit ses esprits et ressenti la froideur de la pierre sous sa main, il recula un instant pour regarder cette pierre si dur et si froide, tout le contraire de ce qu’il ressentait quand il posait sa main sur la peau blanche de sa muse, il leva la main et esquissa un geste dans le vide, il redessinait en pensée les contours de son corps, il ferma les yeux et sa pensée s’envola une fois encore vers les nuits torrides que sa muse lui offrait avec passion, il ressentit sous ses mains la pierre à laquelle il allait donner vie, il avait ce don de voir son oeuvre avant de l’avoir commencée.
Elle entra dans le jardin à l’instant même où il reposait sa main sur la pierre, elle le regarda avant de s’avancer près de lui, elle avait su, dès le premier instant que cet homme serait l’amour de sa vie, qu’elle n’aurait pas de cesse que d’être près de lui, elle l’aimait d’une façon presque démente, hélas, la vie allait lui montrer le chemin de la folie, elle s’avança et c’est avec tendresse qu’elle l’entoura de ses bras, il se retourna et posa sa main sur son visage, elle eut un recul, sa main était aussi froide que la pierre qu’il venait de caresser, elle plongea son regard dans le sien et sans un mot elle se souleva pour déposer ses lèvres sur sa bouche.
L’aurore faisait son apparition, il voulait ne pas perdre un instant, il fallait commencer à donner forme à cette pierre, il avait l’impression qu’elle le défiait, il se leva et sans perdre un instant saisi son ciseau et se mit à entailler dans le coeur de la pierre, il ne vit pas que Camille l’observait, quand il sculptait il était en transe et ne voyait plus que son oeuvre qui prenait forme, il devenait le serviteur de son esprit et de ses mains, il devenait le serviteur de la pierre qui allait avoir bientôt plus d’importance que lui-même, c’est elle, une fois terminée, qui serait admirée, c’est elle qui allait lui prendre la vedette, il allait pour une fois la faire à son image, il venait de penser que le temps était venu d’être la vedette pour la postérité et lui le sculpteur allait être ce penseur qu’il était depuis la nuit des temps, penser, encore penser, pour accomplir son oeuvre, il allait devenir la sculpture la plus admirable et la plus connue de sa grande oeuvre, car il était en réalité, RODIN LE PENSEUR !
Coucou Hélène,
Encore un joli texte plein de tendresse, de sensualité.
Je reste convaincu qu’à la source de l’inspiration chez l’homme il faut rechercher la présence d’une muse.Tant d’exemples sont là pour nous en fournir la preuve.Oui, j’ai la conviction qu’en chacun de nous, parfois inconsciemment, cette muse est présente dans nos pensées.
Bonne soirée Hélène et agréable week-end.
bisous, Jacky
Cogito ergo sum… C’est la puissance de cette sculpture.
Je me sens plus proche de Camille Claudel, spoliée, manipulée, trahie, mal aimée de Rodin, avec, au bout, des années d’internement. Elle restera pour son oeuvre unanimement reconnue comme de grande qualité.
Bisous.
Bisous Hélène je pense fort à toi j’espère que tout va de ton côté bon weekend et merci de ton passage…..
Bonsoir Hélène,
L’oeuvre qui devient l’auteur et qui transporte toutes ses pensées.
Bel écrit, merci de ce partage.
Tu es passé sur mon blog, je te remercie de ta visite mais le com que tu m’as laissé étais adressé à Lyly, je ne l’ai pas validé sur mon blog et du coup Lyly ne le recevra pas.
Je suis tout à fait d’accord avec toi c’est un partage fort intéressant.
A bientôt
Bonsoir Hélène
Tu nous as fait pénétrer dans l’univers de Rodin, le créateur en pleine inspiration qui va travailler la pierre maintenant qu’il s’en est imprégné !
Très jolie idée !
C’est moi qui te REMERCIE pour ta participation au défi, lire les différentes versions procure un grand plaisir
Belle soirée, gros bisous, Lyly
PS : Je t’ai rajouté dans la liste des participants
Bonsoir Hélène,
La vie sentimentale de Rodin a probablement joué un rôle très important sur sa vie d’artiste et sa créativité. J’aime beaucoup la manière dont tu as relevé ce défi, tout en sensibilité et en sensualité.
Gros bisous,
Sandra
Savais tu qu’à sa création on l’a appelé le poète
Joli on devinne l’amour dans les yeux de Camille
j’ai cru comprendre qu’il avait littéralement étouffé l’artiste sculptrice
Bonjour,
Belle interprétation et même extrapolation, les mains de Camille ont davantage travaillé la pierre que celles de Rodin. On peut interpréter ton texte comme une double inspiration de la muse, j’aime cette idée.
Bonne journée
Anne
Je ne sais pas si c’est lui qu’il a voulu représenter mais c’est un chef d’oeuvre et le film avec de toute beauté, bvoici une participation qui change des autres